Édition spéciale 06/25

News.

Dans cette édition spéciale, nous vous présentons notre nouvelle direction à laquelle nous avons gentillement demandé de nous accorder un entretien. Vous y découvrirez des informations intéressantes sur l’orientation future de l’entreprise GRASS, les thèmes prioritaires et qui sont ces personnes. En outre, le designer Stefan Ambrozus nous révèle ses pensées sur les tendances actuelles dans le monde des systèmes de mouvement et parle également de la collaboration avec GRASS. Nous mettons également en lumière notre partenariat avec le fabricant de cuisines canadien Miralis.

Des décisions d’un commun accord

Un entretien avec la nouvelle direction.

Après une phase de transition, l’équipe de direction nouvellement formée assumera la responsabilité opérationnelle et posera ainsi les jalons d’un avenir prospère et durable. La nouvelle direction se compose de quatre membres. Ercan Bal, ancien directeur général d’AT-GRASS, reste responsable des ventes et du marketing. Werner Elender, ancien COO du groupe GRASS, est revenu dans l’entreprise en janvier 2025 et assume la responsabilité des domaines techniques.

Richard Anrig, membre du groupe d’experts depuis janvier, est un nouveau venu au sein du groupe GRASS et occupe le poste de responsable commercial. Il apporte une vaste expérience en tant que directeur d’une entreprise de production du groupe Würth. L’équipe de direction est complétée par Thomas Stellberger, directeur général de GRASS Allemagne, responsable des sites de production en Allemagne et en République tchèque. Thomas Stellberger fait partie du groupe GRASS depuis 2010, a dirigé le site de production de Salzbourg jusqu’en août 2024 et a récemment soutenu les usines en Autriche et en Allemagne en tant qu’Executive Operations Coordinator.

Werner Elender et Ercan Bal dans un entretien avec Martin Schaefer, GOOS COMMUNICATION.

Début mai, la nouvelle direction de GRASS a officiellement pris ses fonctions. Lors d’un entretien avec Martin Schaefer de GOOS COMMUNICATION, Ercan Bal et Werner Elender, deux membres du nouveau groupe de dirigeants, expliquent les avantages de la responsabilité partagée, leur conception de l’« innovation évolutive » et ce que signifie réellement la proximité client aujourd’hui.

Quatre directeurs – est-ce que cela fonctionne-t-il vraiment ? Quelles étaient les raisons de cette nouvelle orientation ?

Ercan Bal : La nouvelle direction constituée en mai 2025 est nettement plus diversifiée et se compose de personnalités expérimentées, dont certaines sont issues du secteur, mais aussi de l’entreprise elle-même. Cela garantit la stabilité et l’expertise opérationnelles qui vont nous aider dans l’avenir à nous réinventer le plus rapidement possible et à répondre aux attentes des clients. Dans une entreprise de cette taille, chaque membre de la direction doit être responsable d’un domaine spécifique pour lequel il dispose des compétences et expertises nécessaires. Nous évitons ainsi les goulots d’étranglement dans la gestion de l’entreprise et la répartition des tâches nous permet d’être plus réactifs et rapides.

Werner Elender : Exactement. Nous travaillons déjà ensemble depuis le début de l’année dans cette configuration et nous avons constaté que nous avons quatre perspectives différentes, mais un objectif commun. Les décisions sont désormais prises sur un pied d’égalité. On dit toujours que : l’on se sent bien seul au sommet. Mais c’est notre avantage : Nous avons des sparring partner. Il se peut qu’un seul directeur parvienne plus rapidement à une décision, mais permettez-moi de douter quant à sa justesse.

« Nous considérons que l’avenir de GRASS réside dans une meilleure compréhension des clients. »

Ercan Bal
Directeur commercial et marketing
Groupe GRASS

Vous avez mentionné un « objectif commun » de la nouvelle direction. De quoi s’agit-il ?

Ercan Bal : Nous voyons l’avenir de GRASS dans une écoute client encore plus poussée et meilleure orientation vers le marché. L’efficacité est au cœur de nos préoccupations, pas seulement en interne, mais également du point de vue de nos clients. Car ce qui est efficace pour nous, ne l’est pas forcément pour nos client. C’est pourquoi nous souhaitons développer nos solutions en étroite collaboration avec nos partenaires afin d’établir une compréhension commune de la création de valeur et de l’efficacité. Il s’agit également d’identifier les différents besoins des clients le plus tôt possible et de développer des solutions de produits standardisées, mais flexibles. Cela requière un haut niveau de concertation et de compréhension des processus – et c’est exactement ce que nous entendons quand nous parlons de « véritable écoute du client ». Pour nous, il est important que nos produits séduisent non seulement du point de vue fonctionnel, mais aussi par un design différenciateur et des avantages clairs. GRASS reste une entreprise innovante et axée sur le design qui se démarque délibérément de la concurrence par sa qualité, son esthétique et ses solutions durables. Notre objectif est d’établir de nouvelles références grâce à une conception intelligente et à un perfectionnement continu, tant au niveau de la finition que de l’expérience émotionnelle pour le client final.

Werner Elender : Pour nous, l’innovation n’est pas synonyme de rupture à tout prix. Nous misons sur l’évolution plutôt que sur quelque chose de révolutionnaire – notamment sur le développement de solutions éprouvées. L’objectif est de concevoir des produits qui s’intègrent sans problème dans les processus existants chez le client. Nous créons ainsi une réelle valeur ajoutée sans déclencher de transformations coûteuses. La grande communauté d’intérêt entre GRASS et ses clients réside dans les valeurs suivantes : qualité, efficacité et durabilité. Nous souhaitons continuer à développer ces valeurs ensemble, non pas par des ruptures radicales, mais par des optimisations pertinentes qui apportent des avantages aux deux parties et que nous développons en étroite collaboration avec nos clients en leur apportant des avantages concurrentiels décisifs. Le message est celui-ci : Avec GRASS, les clients bénéficient d’un excellent savoir-faire et de produits exceptionnels, durables et qui se prêtent au développement de solutions d’habitat individuelles. Bien entendu, le design joue également un rôle important : Qu’il s’agisse d’aménager la cuisine ou d’acheter du mobilier, il s’agit de créer un bel intérieur. Dans ce contexte, le design joue un rôle central, car il éveille de profondes émotions. En ce qui concerne les éléments visibles, la qualité du design fait toute la différence lors de l’achat. Et les valeurs intérieures sont elles aussi de plus en plus chargées d’émotions. Nous pensons qu’un bon design et un bon marketing sont donc essentiels.

Quel rôle jouent les marchés internationaux, notamment en Europe, pour GRASS ?

Ercan Bal : GRASS est actuellement fortement ancrée en Europe centrale et aux États-Unis – ce sont nos principaux marchés. Notre concentration sur des marchés bien établis s’est avérée particulièrement avantageuse à l’heure où des mesures protectionnistes sont à nouveau prises en de nombreux endroits. Aux États-Unis, nous avons renforcé notre présence de manière ciblée – avec un site de production propre et une orientation croissante vers les besoins du marché régional. Cette stratégie nous permet de cerner plus rapidement les besoins des clients sur place et d’y répondre avec précision. Pour ce faire, nous misons sur un design différenciateur, une qualité élevée et des développements axés sur les solutions qui se démarquent de la concurrence. Parallèlement, nous poursuivons notre internationalisation – avec des partenaires locaux, des distributeurs et des concepts de produits et de services spécifiques au marché.

Werner Elender : Néanmoins, l’Europe reste notre principal marché. Et c’est précisément dans notre principale région que nous avons besoin de nouvelles impulsions, notamment dans le domaine de la construction de logements. La demande de logements est en principe présente, mais les conditions-cadres sont actuellement difficiles : les taux d’intérêt élevés, les incertitudes politiques et les retards dans la formation des gouvernements, par exemple en Allemagne ou en Autriche, freinent les investissements. Mais nous en sommes convaincus : après la crise, il y aura une phase de reprise, et nous y sommes bien préparés. GRASS sera alors une entreprise solide et pérenne – pour nos clients, nos partenaires et l’ensemble du secteur.

GRASS est fort dans le domaine des cuisine et des salles de bains. Faut-il ici, comme pour l’internationalisation conquérir de nouveaux marchés ?

Ercan Bal : Nous avons historiquement dans le domaine des cuisines et des salles de bains des compétences clés. Mais nous voyons également du potentiel dans d’autres domaines. Les tendances dans le secteur du meuble, telles que l’urbanisation croissante et les petits espaces de vie associés, nécessitent des solutions intelligentes et peu encombrantes. Nous pensons ici aux applications dans les espaces de vie, les bureaux ou même dans des niches de marché. Il s’agit d’appliquer notre compétence en matière de ferrures dans de nouveaux domaines et de conquérir de nouveaux marchés où nos produits peuvent apporter une valeur ajoutée. Nous restons fidèles à nos racines, mais nous élargissons également nos horizons.

« GRASS est une entreprise dotée d’une vision forte et de la volonté de toujours s’améliorer. »

Werner Elender
Directeur technique
Groupe GRASS

Comment GRASS fait-il face aux changements actuels du marché ? Mot-clé : Stabilité en période de crise.

Werner Elender : Nous avons la chance d’être une entreprise familiale au sein du groupe Würth. Cela nous procure une incroyable stabilité et nous offre des perspectives à long terme dont nous bénéficions aujourd’hui. Nous pouvons nous concentrer sur nos objectifs stratégiques à long terme sans avoir à réagir constamment aux fluctuations à court terme. Cette stabilité nous permet également de continuer à investir dans la recherche et le développement afin de lancer des produits innovants sur le marché répondant à l’évolution des besoins des clients.

À propos des produits : Pourquoi ne pas participer au salon Interzum 2025 – est-ce un repli ?

Ercan Bal : La participation à des salons est réévaluée en permanence chez GRASS dans le cadre d’une approche visant à cibler les clients. Dès 2023, nous avons reçu des retours très positifs sur notre service client personnalisé au GRASS Experience Center de Hohenems. Des échanges sur un pied d’égalité, des présentations sur mesure et des débats bien ciblés dans une atmosphère détendue permettent d’atteindre une profondeur impossible à obtenir dans le cadre de grands événements. Mais cela ne signifie pas pour autant une désaffection générale des salons – au contraire : Les salons professionnels tels que SICAM ou certains événements régionaux du secteur restent pour nous des plateformes importantes, notamment lorsqu’il s’agit de dialoguer avec les spécialistes produits, les décideurs et les partenaires de projet. Nous apprécions le salon Interzum en tant que vitrine internationale du secteur et notre participation dépend de notre l’orientation et de notre accent stratégique. Pour 2025, nous nous concentrons sur des formats qui sont particulièrement axés sur les besoins individuels des clients et les échanges personnels.

« Nous misons sur l’évolution plutôt que sur quelque chose de révolutionnaire. »

Werner Elender
Directeur technique
Groupe GRASS

Quelques questions personnelles pour terminer :

Monsieur Elender, vous avez déjà travaillé chez GRASS auparavant, ensuite vous avez fait une petite pause. Pourquoi êtes-vous revenu ?

Werner Elender : Bonne question ! Je suis revenu par conviction et avec une passion immodérée pour les produits. J’ai déjà pu constater, lors de mes précédentes expériences chez GRASS, l’énorme potentiel des produits. La force d’innovation, la qualité et la valeur ajoutée des produits – c’est quelque chose qui me fascine vraiment. C’est la possibilité de faire bouger les choses et de se développer. Entre-temps, j’ai également découvert d’autres entreprises, mais GRASS a quelque chose de spécial qui m’a toujours attiré. À savoir la combinaison d’innovation, de qualité élevée des produits et de l’accent sur les relations à long terme, tant avec les clients qu’avec les collaborateurs. C’est la passion avec laquelle nous travaillons ici et l’ambition de toujours proposer les meilleures solutions. Il y a une forte identification avec l’entreprise, et cela se ressent dans tous les domaines. GRASS est une entreprise dotée d’une vision forte et de la volonté de toujours s’améliorer.

Auparavant, vous étiez très actif dans le domaine électronique. Aujourd’hui, chez GRASS, vous travaillez plutôt dans le domaine mécanique. Qu’est-ce qui vous attire ?

Werner Elender : En toute honnêteté : Je m’attendais à ce que la mécanique soit plus simple à comprendre, mais c’était le contraire. La précision requise pour une charnière ou un guidage de tiroir m’a vraiment surpris. Les tolérances sont extrêmement serrées, les exigences élevées – parfois, l’électronique m’a paru même moins sophistiquée. Pour moi, ce changement a également été une étape délibérée me permettant de sortir des schémas bien rodés. Je souhaitais apprendre quelque chose de nouveau, me développer. En même temps, je peux apporter mon savoir-faire en matière d’électronique, par exemple dans le domaine de l’automatisation, à GRASS. C’est cette association entre apprentissage participation qui rend cette tâche particulièrement attrayante pour moi.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre vie privée ?

Werner Elender : Les gens. J’aime travailler en contact avec les gens, au travail et au sein de l’association musicale. J’aime aussi me ressourcer en pleine nature, de préférence en montagne. Dans ma vie professionnelle comme dans ma vie privée, ce qui compte pour moi c’est bâtir l’avenir ensemble. Et comme j’ai déjà beaucoup à faire avec les systèmes de mouvement pendant la journée, je fais évidemment beaucoup de sport dans ma vie privée.

Monsieur Bal, qu’en pensez-vous ?

Ercan Bal : Chez moi aussi, ce sont les gens. Les gens, la région, notre équipe. Je souhaite apporter ma contribuer pour que GRASS demeure forte, tant sur le plan économique et même en tant qu’employeur. Le fait de pouvoir faire quelque chose de positif pour les gens ou la région me motive beaucoup.

Entretien avec Stefan Ambrozus

« La découverte de la lenteur ».

Sur l’autoroute, entre la frénésie des salons et la tranquillité aux alentours de Berlin, nous avons eu le designer Stefan Ambrozus au téléphone. Quelques classiques de l’histoire de GRASS ont déjà vu le jour dans l’atelier d’Ambrozus. Un entretien sur la fascination du design technique, les cycles de production dans le secteur des ferrures et la découverte de la lenteur.

Stefan Ambrozus | Designer

Monsieur Ambrozus, vous revenez tout juste du salon Interzum. C’était passionnant à Cologne ?

Oui, j’y ai passé deux jours et demi intenses. Pour nous, c’était une partie à domicile, car notre bureau est à Cologne. Avec tous ses détails techniques et ses innovations, le salon est un événement à ne pas manquer. Il faut être très concentré et, en cas de doute, faire un tour d’horizon pour repérer les petites choses qui se cachent dans les coulisses.

Y a-t-il quelque chose que vous avez trouvé particulièrement passionnant ou nouveau ?

Honnêtement, au salon Interzum, on ne voit généralement pas de grandes sensations, mais plutôt des petites initiatives innovantes. Dans l’industrie des ferrures, on remarque que le thème actuel est travail visible de la tôle sous forme de géométries très simples, ce qu’on appelle le « Simple Box Design ». Un tiroir est à nouveau un caisson très simple. Ce langage des formes réduit s’étend également aux ferrures d’angle et éléments organisationnels comme les armoires de pharmacie. Côté couleurs, les tons sombres continuent à dominer, de l’anthracite au noir.

Alors, contrairement aux meubles, les systèmes de mouvement n’évoluent pas vers des formes organiques et naturelles ?

Les formes organiques, telles qu’on les a vues par moments au salon EuroCucina, ne sont pas très présentes dans l’industrie des ferrures – pour cela, on est trop prisonnier des processus de fabrication. Les ferrures sont des produits design techniques, et l’accent est justement mis sur la technique. Dès que l’on jette un coup d’œil au mobilier du salon ou de la cuisine, les choses sont légèrement différentes. Dans ce domaine un mouvement opposé au cubisme et à la linéarité qui commence à lasser est en train de s’affirmer. Mais il faut aussi voir les choses en face : de telles formes sont généralement plus chères à produire et ont donc du mal à s’imposer sur le marché de masse.

Y a-t-il donc une différence de conception entre ce qui est visible et les éléments purement fonctionnels ?

Oui, on pourrait dire que les designers ont un plus grand degré de liberté lorsqu’ils travaillent sur la « carrosserie », car ils n’ont pas besoin d’être tellement axés sur les fonctionnalités. Lorsque nous travaillons par exemple pour GRASS ou pour nos projets d’ingénierie mécanique, il s’agit plutôt d’une « conception cachée ». On ne voit souvent pas immédiatement le fruit de notre travail, mais il influence fortement le toucher et l’expérience utilisateur. Nous distinguons conceptuellement les deux segments en utilisant le terme de « Design from inside out » ou « Design from outside in ».

« C’est tout un art de devenir aussi petit que Vionaro V8. »

Stefan Ambrozus

GRASS serait-il alors un « Design from inside out » ?

Exactement.

En tant que designer, qu’est-ce qui vous fascine dans cette « conception cachée » ?

Dans l’atelier d’Ambrozus, le travail est divisé selon un rapport d’environ 50:50 entre « inside out » et « outside in ». Nous pouvons et nous réalisons volontiers des projets techniques. Nous pouvons très bien nous adapter, car nous apportons beaucoup de savoir-faire en matière de technique de fabrication – et les rigides principes directeurs qui surgissent nécessairement ne nous frustrent pas, contrairement à d’autres designers. Nous aimons tout particulièrement les ambivalences et les défis qui résultent des composants techniques et des conceptions.

À quoi faut-il prêter particulièrement attention ?

Nos conceptions sont discrètes et essayons d’intégrer les composants dans le meuble de la manière la plus simple et la plus complète possible. Lorsque la technique est visible, par exemple sur un profil, nous apportons ponctuellement des accents de design. Sinon, il s’agit de créer le plus d’effet possible avec le moins de présence formelle possible. En effet, avec de bonnes ferrures, on ne se démarque guère, mais avec de mauvaises ferrures, on se démarque mal. Les clients finaux apprécient également qu’un tiroir s’ouvre et se ferme en douceur. Le mouvement est en effet tellement séduisant !

Notre mission consiste à développer des produits qui s’intègrent le plus possible dans le mobilier. La sobriété est la bonne approche pour cela. Cette tâche est toujours très étroitement associée aux techniciens. Par exemple, avec le Vionaro V8 de GRASS, nous avons été surpris de constater ce qu’on pouvait créer en collaborant avec les techniciens dans un esprit ouvert. Et bien sûr, nous essayons d’ajouter un élément de design aux produits au-delà de leur fonctionnalité première. Il est évident qu’un profil de tiroir visible a plus d’impact qu’une coulisse sous plancher, par exemple.

Une caractéristique esthétique du design ?

Exactement. Parfois, il s’agit de renforcer certains attributs. La solidité d’une charnière pour porte, par exemple. C’est clair : la solidité de la charnière est une question technique. Les descriptions des produits indiquent bien la capacité de charge, mais on ne le voit pas. Or, pour les clients finaux notamment, une charnière doit également exprimer cette propriété par sa forme. C’est notre mission.

Vous avez mentionné Vionaro V8 précédemment. Comment fonctionne en réalité la collaboration avec un client comme GRASS ?

Nous collaborons avec GRASS depuis longtemps, environ 15 ans. Nous nous connaissons donc bien. Lorsque GRASS a besoin d’un nouveau produit, on nous contacte souvent à un stade précoce en nous soumettant le problème. C’est important, plus nous intervenons tôt dans le processus, plus nous pouvons accomplir ensemble. C’est un processus itératif : Nous faisons des propositions de design, la technique les évalue – et c’est ainsi que le produit est créé pièce par pièce, par exemple Nova Pro Scala, Vionaro V8 ou Tiomos. Nous avons également adapté des produits existants, par exemple une coulisse sous tiroir. Il s’agissait de rendre le système de fixation plus convivial. Il s’agissait de l’aspect et de la sensation (ce qu’on appelle le « Look and Feel ») lorsque je mets ma main sous un tiroir de la cuisine parce que j’ai renversé du riz et que je souhaite l’enlever. Pour ce faire, nous avons optimisé les contours de la poignée du point de vue tactile, de sorte que le client puisse passer sa main sous le tiroir et comprendre immédiatement : ah oui, je dois tirer ici pour y arriver.

L’industrie de sous-traitance fonctionne différemment des fabricants de meubles. Où voyez-vous actuellement le potentiel d’innovation ?

Ces dernières années, les profils ont fait l’objet d’une concurrence effrénée dans le but de parvenir à la conception la plus étroite – GRASS a remporté la course avec son Vionaro V8 d’une épaisseur de 8 mm. Il s’agissait d’une réalisation majeure. Ce que l’on ne comprend pas en tant que non-spécialiste : La ferrure renferme une mécanique de haute précision. C’est tout un art que de devenir si petit – et peut-être nous avons lentement atteint notre but. J’aime faire un rapprochement avec l’industrie de l’éclairage. Il y a quelques années, il y a eu une évolution similaire. Lorsque les LED sont apparues, tout le monde était motivé pendant un certain temps par la question de savoir qui avait réussi à développer l’ampoule la plus fine. Mais un beau jour, on a atteint un point où on s’est rendu compte qu’ il n’y avait plus de développement possible. Et les entreprises ont constaté : Je ne peux plus rien créer, je n’ai plus la possibilité de me différencier. C’est peut-être similaire en ce qui concerne les ferrures. Maintenant que nous avons le profil le plus fin, il est super esthétique et il durera longtemps – mais peut-être on a atteint le maximum de nos capacités.

Quelle est la prochaine étape ? Ou encore : Comment aboutir à des innovations dans ce domaine ?

Celles-ci découlent toujours des circonstances. En tant que designers et développeurs de produits, nous devons comprendre le contexte : Quels sont les développements actuels en matière de cuisine ? Comment l’homme change-t-il, comment son comportement évolue-t-il en cuisine ? Pouvons-nous en tirer des leçons et y répondre par des produits ? Il faut toujours rester alerte. Ce qui est bien, et cela ne vaut pas que pour le design, c’est que l’on se dit de temps en temps que l’on a atteint la fin et qu’on se pose la question de savoir qu’est-ce qu’on va faire maintenant. Et puis, les surprises sont toujours au rendez-vous et on se dit : Oui, bien sûr, c’est logique. Il s’agit donc d’évaluer les changements de comportement des utilisateurs qui se produisent dans la cuisine au quotidien – et d’y répondre de manière créative.

Si l’on considère le secteur de la mode ou d’autres secteurs de grande consommation, les cycles de développement dans l’industrie des ferrures sont extrêmement longs.

C’est certain ! Le Vionaro V8 est un produit « joli et nouveau », bien qu’il soit déjà sur le marché depuis quelques années. Personnellement, ce rythme me convient. Le secteur des biens de consommation, qui évolue rapidement, est trop frénétique pour moi. En en ayant un goût plus prononcé pour la technologie, ce secteur d’activité est peut-être trop superficiel pour moi. En revanche, l’industrie des ferrures et de la sous-traitance équivaut presque à la découverte de la lenteur. Mais toutefois nécessaire. Contrairement à d’autres domaines, les investissements y sont élevés, non seulement pour le fabricant, mais aussi pour l’industrie du meuble. Il en faut du temps pour amortir le coût. C’est ce qui rend le secteur stable. Et la durabilité est pour ainsi dire un sous-produit : si une ferrure dure 20 ans, elle aura généralement un bon bilan environnemental.

Encore une question sur GRASS : Y a-t-il une sorte d’empreinte créative dans l’entreprise ?

Oui, il y en a une. Elle n’est peut-être pas si clairement définie comme dans le domaine graphique, où le Corporate Design Manual définit où et comment le logo doit être placé. Mais il existe un langage des formes bien établi : une modernité contemporaine, discrète, non intrusive. Les produits ne doivent pas être mis en avant. Les éléments visibles tels que les profils ont un design contemporain – pas de look rétro, mais une utilisation la plus universelle possible. Et il y a un autre aspect important : Nous essayons de créer un design démocratique. Ce que GRASS fabrique doit faire le bonheur de très nombreux clients et s’intégrer dans les meubles les plus divers. Nous développons donc des produits qui s’intègrent parfaitement. Ce qui est issu de GRASS doit être Everybody’s Darling.

C’est une belle conclusion. Monsieur Ambrozus, nous vous remercions pour cet entretien.

Nouveau

Dynaneo.

Dynaneo est un système de coulisses de 30 kg pour tous les espaces de vie et complète notre gamme sous plancher.

Slim Drawer System

Vionaro V8.

Avec une largeur de profil de seulement 8 millimètres, le système révolutionnaire Slim Drawer System Vionaro V8 établit de nouvelles normes en matière de design et de fonctionnalité.

Nos partenaires sous les projecteurs

Miralis séduit avec Vionaro V8.

Le fabricant de cuisines canadien Miralis est le partenaire idéale pour GRASS. Ses cuisines ont une disposition aux formes claires, bien pensées et fonctionnelles et fabriquées avec une grande attention aux détails, dont le concept d’éclairage sophistiqué « Luminescence » ou l’intérieur équipé depuis 2023 du profil en acier le plus fin au monde, le Vionaro V8 de GRASS.


V8@Miralis

Sur le marché canadien et nord-américain, Miralis a une excellente réputation : le fabricant de cuisines québécois n’utilise que des matériaux de haute qualité et produit ses cuisines sur mesure dans la région. Outre le large choix de styles de cuisine contemporains, la conception des meubles du canadien surprend par ses nombreux détails bien pensés : le concept d’éclairage « Luminescence », par exemple, allie un design réduit à l’essentiel et épuré à un éclairage parfaitement intégré – ce qui en fait le design caractéristique du fabricant canadien.

L’approche globale de Miralis en matière de qualité se reflète également à l’intérieur : on y utilise des composants de haute qualité comme le système de tiroirs Vionaro V8 de GRASS. Le profil en acier filigrane d’une épaisseur de seulement 8 millimètres et sa surface mate en zircone s’intègre discrètement dans l’esthétique du meuble – fonctionnel, durable, réduit à l’essentiel. Le Vionaro V8 n’est pas le seul système de mouvement à avoir convaincu les développeurs de produits de Miralis : Dynapro et Tavinea sont également utilisés dans les cuisines.

Le rapprochement des deux entreprises n’est pas le fruit d’un hasard : GRASS et Miralis partagent une vision commune du design, de la qualité et de la cohérence technique. Cette collaboration démontre comment des systèmes éprouvés peuvent être intégrés de manière flexible dans des gammes de meubles individuelles, adaptées aux différents marchés, besoins et styles. C’est ainsi que naissent des meubles de cuisine qui convainquent non seulement par leur design, mais aussi par leur fonctionnalité.